Au cimetière du Verano, Léon XIV prie pour les morts dont personne ne se souvient

Publié le 2 novembre 2025 à 20:00

Le Pape Léon XIV a célébré la messe pour la commémoration des défunts dans l’un des plus grands cimetières de la capitale italienne. Ceux qui nous ont précédés nous attendent pour le grand banquet autour du Seigneur.

 

Jean-Charles Putzolu – Cité du Vatican

C’est une assez récente tradition que perpètre Léon XIV en se rendant au cimetière romain du Verano pour célébrer une messe en commémoration des défunts. Jean Paul II fut le premier à y célébrer une messe en 1993. Mais c’est François qui 20 ans plus tard, a repris le flambeau pour institutionnaliser ensuite la messe chaque 2 novembre dans un cimetière de Rome ou de la périphérie.

Ainsi, Léon XIV a célébré l’eucharistie dans ce grand cimetière de la capitale italienne où il a souhaité prier pour ses proches et pour «les morts dont personne ne se souvient». Pourtant, on n’oublie pas les personnes qui nous ont quittés. Non seulement «nous les portons dans nos cœurs», mais «souvent quelque chose nous renvoie à eux». Il peut s’agir d’images, de lieux, de parfums qui «nous parlent de ceux que nous avons aimés et qui nous ont quittés, et gardent leur souvenir vivant en nous». Se retrouver dans un cimetière autour de leur souvenir n’est pas la seule finalité de la commémoration des défunts. Le Pape rappelle que «la foi chrétienne, fondée sur la Pâque du Christ, nous aide en effet à vivre la mémoire non seulement comme un souvenir du passé, mais aussi et surtout comme une espérance future»; cette espérance qui tourne notre regard «vers l’avenir, vers le but de notre cheminement, vers le port sûr que Dieu nous a promis, vers la fête sans fin qui nous attend. Là, autour du Seigneur Ressuscité et de nos proches».

 

La foi n’est pas une illusion

La foi «n’est pas une illusion qui sert à apaiser la douleur de la séparation d’avec les personnes aimées, ni un simple optimisme humain. C’est l’espérance fondée sur la résurrection de Jésus, qui a vaincu la mort et nous a ouvert le passage vers la plénitude de la vie». C’est donc vers cette destination, vers Dieu, que la vie emmène les croyants qui se savent aimés du très haut et dont la vie, sans l’amour du Ressuscité, «deviendrait une errance sans but, une erreur tragique sans destination».

Or la destination qui attend le chrétien n’est rien de moins que «le banquet autour duquel le Seigneur nous réunira» et ce sera «une rencontre d’amour». C’est par amour que Dieu «nous sauve de la mort» et veut «nous faire vivre pour toujours». La vie terrestre est une marche vers ceux qui nous ont précédés.

 

L’amour du Christ et l’amour de son prochain

L’amour que Dieu voue pour les hommes est aussi l’amour que chacun doit pratiquer envers son prochain, «en particulier envers les plus fragiles et les plus pauvres», méditant que les paroles du Seigneur: «j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli». L’amour pour les autres est un acte de charité et «la charité triomphe de la mort». «Si nous cheminons dans la charité, notre vie devient une prière qui s’élève et nous unit aux défunts, nous rapproche d’eux, dans l’attente de les retrouver dans la joie de l’éternité», affirme le Pape Léon XIV dans son homélie et devant l’assemblée recueillie.

 

Le premier cimetière de Rome

Le cimetière du Verano a une histoire longue de vingt siècles au moins. On y a retrouvé une nécropole romaine: les catacombes de sainte Cyriaque, du nom d’une martyre romaine du IIIe siècle. Le cimetière doit son nom à l'ancien terrain des Verani, une famille sénatoriale de la République romaine. Fondé sous le règne napoléonien, il n’a cessé de s’agrandir au fil des décennies et s’étend aujourd’hui sur une superficie de 83 hectares. L’entrée du lieu est ornée de quatre statues qui représentent la Méditation, l'Espérance, la Charité et le Silence.